VIDEOS STAGE N°3



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Pour ceux qui utilisent Google Chrome
Il se peut que certaines vidéos restent noires même quand on les active. Il n'y a qu'avec Chrome que certains de mes élèves rencontrent ce genre de difficulté, alors que tout fonctionne très bien avec d'autres utilisateurs de Chrome ainsi que sur toutes les tablettes et téléphone. Mystère de l'informatique que je n'arrive toujours pas à élucider malgrè l'aide d'experts.
Donc si vous rencontrez ce problème je vous conseille de télécharger Firefox qui est gratuit.

Prenez votre temps pour bien assimiler ce stage.
Plus vous ferez et referez ces exercices, plus votre stage vous sera profitable.



Les valeurs, l’ombre et la lumière.


Jusqu’à présent nous avons travaillé sur des sujets concrets. Les formes, même en perspectives, et les couleurs sont des éléments concrets. Nous pouvons les matérialiser et nous avons appris à le faire.

Maintenant nous allons aborder ce qui est plus abstrait dans la peinture. L’atmosphère, la clarté, la luminosité, etc., qui sont des éléments qui n’ont pas de matière.

Bien évidemment puisqu’il s’agit de ce qui est immatériel, cela ne peut pas être matérialisé. Mais alors si on ne peut pas le matérialiser, on ne peut pas le peindre. Effectivement, mais en peinture on ne se limite pas à matérialiser les choses par des traits ou des couleurs. Le peintre a la possibilité de suggérer les choses qu’il ne peut ni tracer, ni peindre.

Prenons un exemple. Reculez vous de l’écran en vous appuyant sur le dossier de votre siège et regardez cette figure :



Regardez plus particulièrement le triangle formé par les 3 camemberts. Si je vous demande de quelle couleur il est, vous me répondrez, blanc. Maintenant si je vous demande la couleur sur laquelle ce dessin est fait, vous me répondrez blanc aussi. Mais si je vous demande de comparer les 2 blancs, que constatez vous ? Voyez-vous le même blanc ?

Hé oui ! Si vous fixez bien ce triangle blanc il vous paraît plus blanc que le blanc qui l’entoure. C’est un blanc qui nous paraît plus lumineux, et pourtant il s’agit bien du même blanc.

Sur la figure noire on observe le même phénomène, le triangle noir nous paraît plus noir.

Nous sommes donc bien dans le cas cité ci-dessus. On n’a pas peint un blanc plus blanc que blanc, mais tout simplement créé un effet qui suggère un blanc plus lumineux pour le triangle.

La luminosité étant un élément abstrait, nous ne l’avons pas peinte mais bel et bien suggérée.


Le travail des ombres en dessin.


Je vais maintenant vous faire une démonstration très complète du travail des ombres que nous analyserons par la suite.

Petite précision concernant la vidéo qui suit, je ne suis pas Superman. Vous allez très vite comprendre ce que je veux dire.



C’est spectaculaire n’est-ce pas ?

Analysons maintenant ce que j’ai fait. Au tout début j’ai fait les ombres de façon uniforme, telles que je les voyais sur le modèle. J’ai ainsi fait apparaître, par les contrastes entre les surfaces claires et les surfaces sombres, de la luminosité dans mon dessin. Comme je le précise dans la vidéo, plus j’assombris les surfaces sombres, plus j’ai de luminosité. La luminosité nous donne donc la puissance de l’éclairage. Ainsi, plus le contraste entre les surfaces éclairées et celles à l’ombre sera intense, plus cela signifiera que la source de lumière est puissante.

Dans un paysage, suivant l’intensité des contrastes, vous créerez la différence entre un temps couvert, brumeux ou le plein soleil. Ce qui aura une grande influence sur l’interprétation du tableau.

Dans un portrait, l’intensité des contrastes nous indiquera s’il s’agit d’un modèle exposé à une lumière douce, diffuse ou puissante. Mais ça n’aura aucune influence sur l’interprétation du visage ou du corps.

La luminosité, donc le contraste, c’est la partie visible des effets de l’éclairage. En effet, dès qu’il y a un éclairage, des ombres plus ou moins puissantes apparaissent. C’est systématique.

Mais l’éclairage c’est l’émission d’une lumière. Et cette lumière est invisible, nous y somme sensibles mais ne la voyons pas. C’est comme le bruit ou l’odeur, on y est sensible mais c’est invisible. Tout comme le goût et le toucher, puisqu’on n’a pas besoin d’y voir pour y être sensible.

Nous nous retrouvons donc, comme pour la perspective, dans l’impossibilité de reproduire la réalité. Rappelez-vous, ne pouvant pas reproduire la 3ème dimension (la profondeur) du fait que notre support est plat, nous avons appris à donner une illusion de profondeur à nos tableaux. Et pour créer cette illusion de relief, nous avons utilisé et travaillé ce que nous appelons : la perspective.

Pour la lumière nous allons agir de la même façon. Ne pouvant pas prendre de la lumière et l’introduire dans notre tableau pour reproduire la réalité, nous allons là aussi créer l’illusion de lumière. Et pour créer cette illusion, nous allons utiliser et travailler ce que nous appelons : les valeurs.

Que signifie le travail des valeurs ?

Il s'agit du travail du dégradé d'une couleur, c’est-à-dire toutes les nuances comprises entre sa teinte la plus claire et sa teinte la plus foncée.

Dans la démonstration de la vidéo, je vous ai montré comment ajouter la lumière du soleil à la luminosité initiale.
Ne pouvant pas peindre le rayonnement du soleil, j’ai créé l’illusion de ce rayonnement en modulant mes ombres selon trois principes fondamentaux.

1°) Les contre-jours.
2°) Les ombres qui s’additionnent.
3°) Les ombres sont plus sombres à leur départ qu’à leur extrémité.

Par le respect de ces principes nous nous apercevons, non seulement que le soleil est rentré dans le tableau, mais aussi que mon tableau a pris beaucoup plus de relief. Comme dans la réalité, plus il y a du soleil mieux on voit le relief. Observez ci-dessous comment, avec le soleil, le géranium se détache bien de l'arrière-plan et regardez aussi combien je peux amplifier cette lumière en travaillant les valeurs.


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Les raisons de ce double effet, lumière et relief, sont les suivantes :
Par les contre-jours j’ai augmenté les contrastes entre les parties éclairées et les zones d’ombre, amplifiant ainsi la puissance de la lumière.
Mais j’ai également multiplié le nombre de variations des valeurs claires et sombres, amplifiant ainsi les reliefs de chaque élément les uns par rapport aux autres donc la perspective.

Qu'en est-il de ces 3 principes pour les portraits ? Sont-ils applicables ?

La réponse est non. Dans un visage il n’y a pas de contre-jour et les ombres sont trop courtes pour les voir s’éclaircir en s’éloignant. Pour un portrait seule l’intensité de l’ombre compte, plus elle sera foncée plus cela voudra dire que la lumière qui éclaire le visage est forte.

En revanche, ce qui va donner du réalisme à un portrait ou au corps, c’est de mettre les ombres au bon endroit et à la bonne intensité, et pour ça il faut avoir des notions d’anatomie.

Vous vous demandez peut-être pourquoi ce travail des valeurs est indispensable pour les paysages et sans intérêt pour l’anatomie. Cela vient du fait que dans un paysage, mais aussi les natures mortes, les fleurs, etc., nous sommes confrontés à des phénomènes de réverbération de la lumière d’un élément sur les éléments voisins car il y a toujours, dans ce genre de scène, plusieurs éléments. Alors que lorsque nous faisons un portrait, il n’y a qu’un seul élément, le portrait lui-même.

Dans la vidéo, nous comprenons facilement que la façade de droite qui est en plein soleil, renvoie une partie de la lumière qu’elle reçoit, sur les murs d’en face qui eux sont à l’ombre. C’est pour cela que je parle de 3 sources de lumière, mais il y en a d’autres. Rappelez-vous, les marches de l’escalier qui éclairent le bas des contres marches, mais il y a aussi le sol qui renvoie sa lumière.

Bref, ce qu’il faut toujours avoir en tête c’est que chaque élément éclairé devient à son tour source de lumière.

Dans la vidéo qui suit je vous montre une autre façon pour suggérer plus de lumière.


Vous venez de voir que pour donner plus de lumière à mon dessin j’ai supprimé le trait qui séparait le blanc du minaret, du blanc du papier. Quand on supprime le trait qui sépare deux zones identiques par la couleur et la valeur (intensité de la couleur), on appelle cela faire un passage.

Vous comprenez maintenant que nous n’allons pas étudier ici uniquement ce que l’œil voit réellement, mais également comment notre cerveau interprète l’image vue par l’œil.


De la théorie à la pratique.



Revenons à la première vidéo. Pour donner à mon dessin de la lumière et du relief, je n’ai travaillé que les parties se trouvant à l’ombre. Ayant fait cet exercice au crayon, vous voyez bien que ce n’est pas la couleur qui m’a permis de créer la lumière, mais bien les nuances de la couleur utilisée, ici le noir du crayon, dès que celles-ci se trouvent à l’ombre. De plus, pour obtenir ce double effet, lumière et relief, je n’ai pas travaillé les ombres de façon uniforme comme au début, mais j’ai donné à chaque ombre plusieurs valeurs. Par l’application des 3 principes, toutes mes ombres ont une zone claire et des zones plus sombres.

Nous en déduisons donc que pour qu’une ombre soit réaliste, il faut qu’elle ait plusieurs valeurs. Voyons maintenant comment, en théorie, nous définissons ces valeurs.


Ceci dit, vous savez maintenant tout ce qu’il faut savoir pour travailler les valeurs correctement.

C’est trop beau pour être vrai. Ce qu’il vous manque c’est de la pratique, que nous appelons le métier. La théorie ne fait pas tout, surtout comme ici quand c’est pour traduire des éléments immatériels comme la lumière.

Avant de poursuivre je dois vous avouer que lorseque je vous ai promis ce Vidéostage sur les valeurs je n'avais pas pris conscience de la difficulté à traiter un tel sujet. Je comprends maintenant pourquoi ce sujet n'a été approfondi dans aucun de tous les livres que je possède.

La raison de cette difficulté c'est qu'il n'y a pas, pour le travail des valeurs, de règles strictes comme pour le dessin. Ici tout est basé sur des appréciations personnelles. Il y a bien quelques principes pour nous aider à mener à bien ce travail, mais ce ne sont que des principes. Chacun sait que si on dit : "en principe il faut faire de cette façon", cela ne veut pas dire qu'il faille obligatoirement le faire de cette façon.

En fait ce qu'il faut pour travailler correctement les valeurs, c'est avant tout bien en comprendre les principes. Après quoi vous les respecterez plus ou moins pour donner à votre dessin une apparence harmonieuse et qui vous convienne, sans pour autant qu'elle soit, obligatoirement, strictement fidèle à la réalité.

Avant tout il faut bien comprendre la différence entre travailler le dessin, la couleur et les valeurs.

Dessin, couleur et valeurs.


Ces trois éléments sont indissociables dans l'exécution d'un tableau, et il faut bien en connaître les effets pour bien les maîtriser.

Le dessin.

Le dessin c'est le tracé de ce qui permet de définir les formes de ce que nous voulons représenter. Prenons l'exemple d'un simple cercle.

Le seul et unique tracé qui nous donne la forme d'un cercle, quelle que soit la couleur choisie, c'est celui-là :


Nous avons donc ici un tracé qui théoriquement représente un cercle. Mais qui nous dit qu'il ne s'agit pas d'un rond ou d'un disque ?

Vous voyez, un dessin même parfaitement tracé, peut prèter à confusion dans son interprétation.

La couleur.

Avec la couleur nous allons pouvoir apporter des précisions à notre dessin pour éviter le risque d'une mauvaise interprétation de notre dessin. Choisissons le bleu comme couleur d'exemple, et voyons ce que nous obtenons.

Tout d'abord ce qui est évident c'est que si nous faisons simplement notre tracé en bleu, il n'y aura pas d'autre interprétation possible qu'un cercle bleu.


Maintenant pour donner à notre cercle la signification d'un rond ou disque il nous suffit de remplir le cercle avec la couleur, et nous obtenons :


Notre cercle s'est bien transformé en un rond. Donc vous voyez que la couleur est un outil dont le seul but est de préciser l'interprétation que l'on veut donner à notre tracé (dessin). C'est en aucun cas, contrairement à ce que pensent de nombreux amateurs, un outil qui va corriger les erreurs du dessin.

Ce qu'il faut retenir c'est que la couleur permet de préciser l'interprétation que l'on veut donner à un dessin.

Regardez cet autre exemple. Que représente ce tracé ?

Une endive, un cyprès ou un menhir ?

Vous voyez sans la couleur c'est difficile à dire. Maintenant suivant comment ce dessin en mis en couleur : blanc et vert, vert foncé ou gris, vous comprendrez facilement duquel de ces trois objets il s'agit.

Les valeurs.

Après le dessin et la couleur nous passons aux valeurs. Qu'allons nous obtenir ? Un autre rendu de notre cercle qui cette fois se transforme en sphère. Comme par exemple :


Mais ceci n'est qu'un seul exemple, car si nous travaillons les valeurs d'une autre façon nous pouvons obtenir cela :


Ou bien encore :


Bon on va s'arrêter là car comme vous vous en doutez il y a une infinité de possibilités pour représenter une sphère.

Ce qu'il faut retenir de tout ça, c'est que nous avons ici un seul dessin et une seule couleur mais qu'avec le travail des valeurs nous avons la possibilité de faire une infinité de sphères de la même couleur. Et une sphère c'est un objet qui prend du relief sous l'effet de la lumière. Or relief et lumière c'est justement ce que nous voulons dans nos tableaux. Mais quelle solution choisir ? Car contrairement au dessin et à la couleur, nous avons ici un choix infini pour représenter un même objet.

C'est là tout le problème du travail des valeurs. C'est que pour chaque élément du tableau nous aurons à choisir entre plusieurs possibilités. Et pour faire ce choix, contrairement au dessin et à la couleur, nous n'avons pas de règles strictes mais que des principes. Nous devons faire ce choix par notre propre analyse et notre logique, d'une part du modèle, mais également du rendu de notre choix, car très souvent vouloir reproduire le modèle avec exactitude ne donne pas un rendu satisfaisant.

Donc pour que le rendu du modèle soit correct, c'est vous qui devrez fixer les règles du travail des valeurs en fonction du rendu que vous voulez obtenir. Cela veut dire que, pour chaque élément du tableau qui doit comporter au moins deux valeurs, une partie lumière et une partie ombre, vous devrez vous interroger pour savoir où mettre la partie claire ou sombre et pour quelle raison. La raison pouvant être, soit pour être fidèle au modèle soit pour répondre, même si ça ne correspond pas à la réalité, à un des principes établi pour le travail des valeurs.

Principes qui sont, je vous les rappelle :

1°) Plus l'objet est loin, plus il doit être de valeur claire.
2°) Toujours délimiter une zone claire par une zone sombre.
3°) Chaque objet doit avoir au moins deux valeurs, une à la lumière l'autre à l'ombre.
4°) Créer un maximum de nuances. Clair sombre, clair sombre, clair sombre, …
5°) Ne pas hésiter, dans certains cas, à inverser les valeurs du modèle.
6°) Toujours savoir d'où viennent la ou les sources de lumière.

Et pour vous aider à respecter ces principes servez vous des outils dont j'ai fait la démonstration :

1°) Les contre-jours.
2°) Les ombres qui s’additionnent.
3°) Les ombres sont plus sombres à leur départ qu’à leur extrémité.
4°) Les passages.

Ce que nous allons faire maintenant c’est, par des exemples, voir comment nous devons travailler les valeurs et les ombres en respectant ces principes. Ce qui est important à partir de maintenant ce n'est pas de bien refaire les exercices mais de bien comprendre la logique du raisonnement que j'utilise pour réaliser les exercices.

Voici donc un premier exercice.


Dans cette vidéo j’ai utilisé le terme "ombre portée". Il faut savoir qu'il existe deux types d'ombres. Chaque objet qui reçoit de la lumière a une partie éclairée et une partie à l'ombre. C'est systématique à condition qu'il ne soit pas transparent bien sur. Donc du moment que vous voyez un objet c'est qu'il est éclairé et de ce fait vous devez toujours, et j'insiste sur le toujours, le dessiner avec une partie claire et une partie plus sombre. Même si la lumière qu'il reçoit est faible. Nous appelons cette partie sombre de l'objet tout simplement "l'ombre".

Mais un objet opaque qui reçoit de la lumière est également un écran à cette lumière. C'est-à-dire qu'il empêche la lumière de continuer sa course. Du coup tout ce qui se trouve derrière cet objet subira cette absence de lumière. Nous appelons cette absence de lumière sur un élément autre que l'objet lui-même "l'ombre portée".

Il faut savoir que l'ombre portée n'est pas forcément en contact avec l'objet qui la provoque. Pour exemple je prends le cas d'une éclipse. Les rayons du soleil sont arrêtés par la lune, si bien que nous sommes plongés dans l'obscurité. Nous sommes donc bien dans l'ombre portée de la lune et pourtant la lune n'est pas en contact avec la terre.

Pourquoi il est bon de bien distinguer ces deux ombres ? Regardez.


L'ombre portée a donc deux avantages. Comme nous l'avons vu dans la vidéo précédente nous pouvons, en dessin surtout, l'utiliser pour donner, par son inclinaison, la direction de la lumière. Nous pouvons aussi, comme nous venons de le voir, l'utiliser pour mettre en évidence le relief de la surface sur laquelle elle se porte.

L'ombre de l'objet quant à elle ne sert qu'à donner du relief à l'objet lui-même. Et elle se travaille toujours dans le sens de celui-ci. Si c'est un mur on la peindra verticalement, bombée si l'objet est courbe, etc..

Voilà maintenant un exemple où il ne faut absolument pas peindre ce que l'on voit.


Un maximum de lumière et de réalisme. Par cet exemple nous voyons bien que ce qui donne le plus de réalisme à un sujet ce n'est pas de chercher à reproduire fidèlement la réalité. Le plus important c'est d'arriver à créer la bonne illusion de la réalité. Pour cela il faut toujours privilégier l'application des principes et règles de bases à la reproduction exacte du modèle.

Ce qu'il faut aussi c'est bien analyser tous les phénomènes qui agissent sur chacun des éléments du tableau. Regardez.


Dans un tel exercice il n'y a rien d'extraordinaire, un cylindre et une feuille de papier, quoi de plus banal. Pourtant une fois fini ce simple dessin dégage on ne sait quoi qui retient notre attention. Comparez avec le même dessin mais dont l'ombre est uniforme.

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Vous voyez la différence ! Dans le premier dessin l'ombre étant uniforme elle fait tache, ce qui n'est pas agréable à regarder et pourtant notre regard est attiré par cette tache noire sans intérêt. En revanche dans le second dessin, c'est tout le contraire. L'ombre devient l'élément agréable à regarder donnant ainsi de l'intérêt à la banalité du sujet en lui apportant plus de relief et de lumière.

Voici maintenant un petit exercice se rapportant à la perspective.


Je vous ai mis cette petite vidéo simplement pour vous rappeler que lorsque vous dessinez l'ombre d'un objet en perspective, le point de fuite de cette ombre est le même que l'objet qui provoque l'ombre. Rappelez vous l'exercice du crayon dans la partie gratuite du site.

Lumière du jour ou lumière artificielle ?

A chaque lumière son ombre, regardez.


Dans cette vidéo je vous ai simplement fait remarquer qu'à la lumière artificielle les ombres s'élargissent en s'éloignant. Bien évidemment la forme exacte de cette ombre peut se calculer, mais ce Vidéostage étant déjà suffisamment complexe je me limite volontairement à vous montrer certains principes de base. Mais je rassure les puristes, j'ai l'intention de créer plus tard des séries d'exercices pour approfondir tous les sujets traités dans les Vidéostages.

Voyons à présent une autre particularité du travail des valeurs. Je vous ai dis au début que le travail des valeurs permettait de donner l'illusion de la lumière, de la clarté, de la luminosité, etc.. Or, dans un paysage, ces éléments sont variables selon la météo, par exemple. Ce qui signifie que sur un même dessin, selon la façon dont nous travaillerons les valeurs, l'interprétation du dessin ne sera pas la même. En voici un exemple.


Par cet exercice nous constatons que le fait de modifier le travail des valeurs ne change pas l'aspect de notre dessin mais lui donne un autre rendu. Alors qu'en dessin si nous modifions le tracé, nous nous trouvons avec un dessin qui a un autre aspect mais qui peut avoir le même rendu.

C'est la toute la différence. Par le dessin nous jouons avec les formes alors qu'avec le travail des valeurs nous jouons sur le rendu de ces formes.

Mais comme je vous l'ai dit au début, pour le travail des valeurs il n'y a pas de règles impératives. Tout n'est qu'interprétation personnelle selon les circonstances.

Imaginons maintenant les mêmes falaises mais cette fois elles sont en pierres blanches et toujours en plein soleil, nous devrions avoir cela :


Comme vous le constatez ce n'est pas la même chose que ce que j'ai montré dans la vidéo. Ici bien que le ciel soit clair je suis obligé de mettre, du fait que la pierre est blanche, la valeur claire à la pointe des falaises et non dans le creux comme dans la vidéo. Mais le résultat, bien que fidèle à la réalité, n'est du coup pas très satisfaisant. Personnellement je préfère la solution suivante :


Qu'est ce que j'ai changé ? Pas grand-chose, j'ai tout simplement foncé le bas des falaises.

En fait ce qui ne me plaisait pas c'était ces trois pointes blanches qui arrivent dans l'eau. Etant toutes les trois de la même valeur cela ne correspondait pas au principe d'éloignement qui dit que ce qui est plus loin doit être plus clair. Alors qu'en fonçant le bas des falaises il m'est possible de répondre à ce principe.

Vous voyez, c'est bien ce que je vous disais. Pour le travail des valeurs on fait un peu ce que l'on veut en fonction des circonstances. Mais attention tout de même, quand on fait un choix qui modifie la réalité, il faut s'assurer qu'il réponde à une logique. C'est là que nous faisons appel à ce que nous appelons le métier. A force d'observer dans le but de peindre, j'ai remarqué qu'au-dessus du niveau de l'eau, il y a pratiquement toujours sur tout objet qui sort de l'eau, une zone recouverte d'algues, donc plus foncée. Donc puisque ce phénomène est courant, je peux l'utiliser ici, et même si sur mon modèle cette zone n'existe pas, cela ne choquera personne et mon tableau sera plus agréable à regarder.

Autre exemple de démonstration du métier. Vous avez tous dessiné des arbres et vous avez tous remarqué qu'un tronc d'arbre ce n'est pas toujours très esthétique. Mais avez-vous pris l'initiative de mettre sur vos troncs, pour voir ce que ça donne, du lierre. Pourtant si vous regardez bien vous constaterez que du lierre qui monte sur les troncs d'arbres c'est assez fréquent. Donc qui vous empêche d'en mettre dans vos tableaux pour les rendre plus agréables à regarder ?

C'est cela le métier, vous libérer du modèle en faisant appel à vos observations (votre mémoire visuelle) pour rendre votre tableau le plus agréable possible à regarder.

La couleur des ombres.


Il ne faut pas confondre la couleur ombrée d’un objet et la couleur de l’ombre proprement dite. Dans la vidéo 3 nous avons vu que la partie ombrée d’un objet correspond à une zone éclairée, mais avec une lumière moins directe que la zone qui se trouve en pleine lumière. Cette zone ombrée est donc une variation de la couleur de l’objet lui-même. Moins il y a de lumière plus la couleur de cet objet s’assombrit.

En revanche, l’ombre n’est pas une variation de la couleur de l’objet qui fonce en fonction de l’intensité de la lumière qu’il reçoit, mais une zone sombre indépendante, crée par l’opacité de l’objet qui empêche la lumière de passer. Nous nous retrouvons donc non plus avec un seul objet à peindre mais deux : l’objet lui-même plus son ombre.

Comment peindre ces deux éléments ?

Tout d’abord comment peindre l’objet ?
Facile, quelle que soit la couleur de cet objet, nous savons que cette couleur est plus claire du côté de la lumière et plus foncée de l’autre côté. Nous avons vu également dans le Vidéostage 2 que l’on fonce une couleur avec sa complémentaire. Donc pour peindre la couleur de la partie la moins éclairée de l’objet il faut faire un mélange de la couleur de l’objet et de sa complémentaire. Si l’objet est rouge, par exemple, nous obtiendrons la couleur de la partie sombre de cet objet et ajoutant du vert au rouge de l’objet.

Maintenant comment peindre l’ombre ? Qui dit peindre, dit mettre une couleur. Mais l’ombre n’est pas un objet palpable, l’ombre n’a aucune matière, donc s’il n’y a pas de matière il n’y a pas de couleur. A moins que, … regardez la vidéo qui suit.


Par cette vidéo je vous ai fait la démonstration "scientifique", si on peut dire, de la couleur de l'ombre. Et quand le ciel est bleu c'est toujours le bleu Outremer (B+R) que nous devons utiliser pour peindre l'ombre. Mais alors pourquoi certains peintres préfèrent-ils utiliser une couleur violette pour peindre les ombres des paysages par beau temps ?

La raison est simple à comprendre. Depuis le début des Vidéostages je vous démontre qu'un peintre ne doit rien faire au hasard. Aussi bien pour le dessin que pour la couleur, tout doit être raisonné et doit répondre à une logique. Mais ce raisonnement peut se faire, soit par l'analyse de la réalité, soit par l'application stricte des règles de base. Dans le cas présent, la couleur de l'ombre, nous avons vu que par l'analyse de la réalité les ombres sont bleues quand le ciel est bleu. Mais en couleur une règle nous dit que lorsque nous mettons une couleur sur notre tableau, cette couleur rend plus éclatante la couleur qui lui est complémentaire et ce, sur l'ensemble du tableau. Donc si nous voulons rendre plus éclatant les jaunes du tableau, couleur qui symbolise le soleil, il nous faut mettre dans notre tableau la couleur complémentaire au jaune, c'est à dire du violet. Voilà pourquoi certains peintres choisissent de faire les ombres violettes.

Si on respecte la règle des complémentaires nous obtenons une lumière vive par la mise en valeur des jaunes vifs, et des ombres plus chaudes par l'apport du rouge contenu dans le violet.
Alors qu'en respectant la réalité, nous obtenons des ombres plus froides car il y a moins de rouge dans le bleu Outremer que dans le violet, mais une lumière plus chaude car ce sont les jaunes orangés (complémentaires du bleu Outremer), qui sont mis en valeur.

Les deux solutions répondant à une logique c'est donc votre goût personnel qui en fera le choix.

Voyons maintenant comment s'y prendre pour peindre la partie à l'ombre d'un objet.


Comme toujours j'ai réalisé cet exercice à l'aquarelle. Pour ceux qui utilisent l'huile c'est un peu plus compliqué. En effet, à l'huile nous ne pouvons pas jouer, comme à l'aquarelle, avec la transparence des couleurs qui facilite énormément le travail. A l'huile la couleur de l'objet à l'ombre ne pourra être obtenue que par un mélange nuancé de la couleur ombrée de l'objet et du bleu de l'ombre. Et là, je suis désolé mais ça devient d'une part trop technique pour que je montre comment faire, mais d'autre part, chaque peintre utilisant sa propre recette pour obtenir un résultat satisfaisant, c'est à vous qu'il revient de trouver une solution. Tout ce que je peux vous dire c'est que le bleu Outremer sorti du tube étant trop sombre, il vous faudra donc faire usage du blanc pour obtenir une luminosité convenable.

Pour rester dans le cadre de la leçon, ce que je veux que vous reteniez, quelle que soit votre technique, c'est que lorsque le ciel est bleu, vous devez faire apparaître du bleu dans la couleur de vos ombres. Ou du violet si vous voulez faire vos ombres violettes.

Passons maintenant à autre chose, regardez.


Ce qui est terrible dans ce Vidéostage c'est que plus j'avance, plus je m'aperçois qu'il y a à dire. C'est horrible car je n'en vois pas la fin et pourtant, même si j'ai l'impression de n'avoir qu'effleuré le sujet, il me faut conclure.

En fait je viens seulement de m'apercevoir que si j'ai ce sentiment de n'avoir qu'effleuré le sujet, c'est que pour le travail des valeurs, chaque tableau est un cas particulier avec des solutions qui lui sont propres. Et qui plus est, les possibilités de solutions sont tellement multiples que chacun d'entre nous les traitera à sa convenance avec comme seul objectif, que l'ensemble des valeurs du tableau soient travaillées en respectant une logique crédible.

Aussi la meilleure façon pour apprendre la maîtrise du travail des valeurs c'est de faire ce que l'on appelle un croquis tonal du tableau que vous voulez réaliser, voici un exemple.

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Autre exercice pour travailler les valeurs, faites des exercices monochromes comme par exemple :


Vous connaissez l'expression : "Plus vrai que nature". On dit d'un tableau qu'il semble être plus vrai que nature qu'en il dégage une émotion plus forte que le modèle lui-même. Eh bien dans un tableau figuratif, plus que le dessin et la couleur, c'est le travail des valeurs qui va lui permettre de dégager un maximum d'émotion.

Alors au travail, et vous verrez que mieux vous maîtriserez les valeurs plus vos tableaux serons appréciés, même si le dessin et les couleurs ne sont pas parfaits.

Si vous avez des remarques, des commentaires, ou si vous avez besoin d'aide pour résoudre des problèmes ou je ne sais quoi d'autre, n'hésitez pas à consulter le forum du site.

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Merci pour votre attention et je vous dis à bientôt dans un autre Vidéostage.