Très bon exercice ça, une forêt. Pas facile, mais très intéressant.
En voyant ton tableau, je serais tenté de dire que tu l'as réalisé selon ton imagination et sans modèle. Ou alors tu n'as pas suffisamment observé ton modèle.
Le résultat est une image de style naïf mais, osons le dire, qui manque singulièrement de volumes et de profondeur. Ceci malgré la perspective donnée par le chemin (mais qui est contredite par tes troncs qui sont aussi gros à l'arrière plan qu'au premier plan.
Car tu as traité de la même manière l'avant plan et l'arrière plan (avec les mêmes tonalités et le même niveau de détails) du coup le cerveau ne parvient pas à traduire la profondeur et le relief.
Dans la nature il n'y a pas que la perspective "géométrique", mais également la perspective dite atmosphérique.
Sans entrer dans trop de détails, cette perspective se manifeste de deux différentes manières :
- Plus on s'éloigne et moins les contrastes sont marqués. Autrement dit, plus on s'éloigne et plus l'écart entre la zone la plus claire et la plus foncée d'un plan diminue tendant vers une neutralité. Cela a pour effet de rendre les détails lointains moins nets et moins perceptibles.
- En raison de la composition chimique de l'atmosphère, plus on s'éloigne et plus les tons tirent vers le bleu. Tandis que les tonalités plus chaudes se révèlent au premier plan.
Voici un petit exemple, mais tu en trouveras plein d'autres :
Au delà de ces questions de perspective, on en revient toujours à l'interaction de la lumière avec les objets et matières qu'elle rencontre, cette interaction qui nous permet de comprendre les volumes et les textures de ce que nous voyons. Sur ta peinture, par exemple les troncs et les branches sont d'un marron quasi uniforme (vois-tu souvent des troncs de cette couleur ?) ; pas d'ombre ni de rehauts de lumière qui nous donneraient de précieuses informations sur leur forme et leur position dans l'espace.
Ou lalala ça fait beaucoup de choses à la fois
Si le cœur t'en dit, je t'encourage à trouver l'image d'un tableau d'une forêt et d'essayer de le reproduire avec une certaine fidélité. C'est un très bon exercice.
Tout m'est permis, mais tout n'est pas utile. Tout m'est permis, mais je ne me laisserai asservir par rien. (Saul de Tarse)