défi :
marmite
J'ai mis un peu de temps à réaliser ce défi. Pour moi, le mot
marmite n'a pas été choisi au hasard. En ce moment nous fêtons "
l'Escalade", fête typiquement genevoise, rien à voir avec le reste de la Suisse !
Pour être bref : 12 décembre 1602, une armée de 2000 mercenaires payée par le Duc de Savoie marche sur la ville de Genève pour la conquérir, sans avertissement. Un commando munis d'échelles amovibles grimpe sur la muraille, d'où le nom d'Escalade.
Mission : se rendre maître de la porte principale pour faire entrer l'armée, après avoir tué les gardiens. Le commando se divise, un groupe tombe sur une patrouille, tue les Genevois, sauf un qui s'enfuit et court à la cathédrale et se met à sonner le tocsin. L'alerte est donnée !
L'autre groupe qui ignore tout, s'installe au pied de la porte principale, à l'intérieur de la ville et pose des explosifs (un pétard, dit la tradition) pour la faire sauter. Mais en haut de la muraille, un gardien coupe d'un coup de hache la corde qui retient la herse qui s'abat et écrase les "pétardiers". L'entrée est barrée !
Les Genevois sortent en masse des maisons, ils sont armés. Les "Savoyards" encore dans la ville prennent peur et retournent vers les murailles. C'est là que se situe l'épisode de la Mère Royaume qui balance une
marmite pleine de soupe sur un soldat. D'autres femmes lancent des meubles par les fenêtres sur les fuyards. La garde fait tonner le canon qui brise les échelles. Le commando est décimé, certains soldats ennemis sautent et s'écrasent dans les fossés.
Mais c'est pas fini : L'armée ducale, cachée dans une épaisse forêt qui est aujourd'hui un quartier d'habitation, en entendant le canon, croit que la porte a sauté et s'élance en criant "Victoire, ville prise !" La ville est riche, on a promis aux mercenaires 4 jours de pillage ! La cavalerie et les fantassins sont reçu par deux coups de canon qui tuent des certaines de soldats ennemis et provoque une déroute mémorable.
Une trentaine de rescapés du commando sont fait prisonniers. Ils seront torturés, pendus. Les têtes coupées et posées sur des piquets aux alentours de la ville, près de la frontière avec la Savoie. Comme avertissement !
En mémoire de la Mère Royaume, les pâtissiers confectionnent chaque année des marmites en chocolat avec des petits légumes en massepain.
Une année plus tard, sous l'impulsion du roi de France Henri IV (sa mère était protestante), adversaire du Duc, de l'Angleterre protestante, et des Bernois, alliés de Genève et ennemis de la Savoie, est signé un traité de paix perpétuelle, garantissant au petit état son indépendance totale et sa souveraineté. Un privilège pour l'époque.
Encore aujourd'hui nous disons, la
République et Canton de Genève !
Genève respire enfin ! Devise de la ville "Post Tenebras Lux " = Après les ténèbres, la lumière.
Mais Genève devra attendre encore 220 ans avant d'être admise dans la Confédération Helvétique (CH). (la Suisse)
Merci pour votre attention !